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Genre et accès abordable à l’Internet au TOGO

Internet Society (ISOC) considère le rôle que joue chacun de ses membres au sein de la communauté comme essentiel et d’une importance cruciale pour véhiculer ses messages en faveur d’un Internet ouvert, mondialement connecté et sécurisé pour tous.

Les membres ajoutent énormément de valeurs, d’expériences et de connaissances au sein de l’organisation. C’est pour cela qu’il a lancé le Programme de formation 2020 en faveur des membres des chapitres afin d’assurer le renforcement de leur capacité. Ce programme de formation et d’engagement à l’endroit des membres des chapitres est à sa première édition, axé sur le développement de nouveaux leaders de la communauté, capables de travailler en harmonie avec leurs chapitres respectifs, de susciter localement une sensibilisation aux travaux effectués dans le cadre du Plan d’action 2020 et d’étudier les moyens pour impliquer davantage les membres.

Ce programme a été créé pour répondre aux besoins croissants exprimés par les responsables de chapitres d’ISOC en ce qui concerne la mise au même niveau d’information, d’engagement et d’efficacité des membres au niveau local relativement à certaines principales initiatives de l’Internet Society.

Il concerne donc fondamentalement des thèmes importants faisant partie des projets du Plan d’action 2020 notamment :

  • Façonner Internet
  • Sécuriser le routage global (MANRS)
  • Développer des réseaux communautaires
  • De normes ouvertes partout
  • Cryptage

 

L’élaboration de ce présent document fait suite à la formation sur le thème « Façonner Internet » autrement dit « Gouvernance de l’Internet ».

Le « genre et accès abordable à l’internet » est le thème qui fait objet de recherche pour la validation de cette formation.

Le genre est la caractéristique grammaticale des noms par laquelle ceux-ci se trouvent placés dans la classe des masculins ou des féminins ou encore des neutres selon certaines langues correspondant soit au sexe soit à un classement arbitraire.

Le mot accès exprime la possibilité d’atteindre quelque chose, arrivée à, il fait ici plus référence à la disponibilité des infrastructures ou tout autre moyens permettant de se connecter

Abordable se dit d’un lieu qu’on peut aborder, toucher, atteindre. Qui est d’un abord facile. Le mot abordable dans ce contexte fait plus allusion au faible coût.

Internet : c’est le réseau informatique mondial accessible au public. C’est un réseau de réseaux, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux. L’information est transmise via Internet grâce à un ensemble standardisé de protocoles, qui permet des applications variées comme le courrier électronique, le World Wide Web, la messagerie instantanée, le streaming et la téléconférence.

Le terme internet, se veut un outil ou un moyen de communication universel par le biais du protocole TCP/IP (Transmission Control Protocol/ Internet Protocol).

Bref, le thème genre et accès abordable à l’internet est un sujet qui veut bien informer sur les politiques et programmes qui existent en terme d’internet et la prise en compte du genre dans leur définition.

Les technologies de l’information et de la communication ainsi que l’internet révolutionnent la planète, ils créent en permanence de nouvelles possibilités économiques, sociales et culturelles et semblent abolir les barrières. Cependant, les changements positifs engendrés par ces derniers n’ont pas touché l’ensemble de l’humanité et des inégalités souvent invisibles demeurent. L’utilisation des TICs reste gouvernée par les relations de pouvoir existantes, au sein desquelles les femmes se retrouvent bien souvent désavantagées. Nos observations montrent que les femmes et leurs organisations ne s’intéressent pas aux inégalités de genre au sein de la société de l’information et plus largement aux impacts des usages des TIC sur leur vie quotidienne. Une situation qui renforce les pratiques discriminatoires et stéréotypées.

L’objectif de cet article est de montrer si les politiques et programmes dont dispose le Togo permettent aux femmes d’être aussi « connectées » au réseau Internet que leurs homologues masculins. Cette situation suscite souvent beaucoup d’interrogation. Les politiques en matière des TICs et de l’internet existent – elles réellement ? la femme est-elle prise en compte dans ces politiques au Togo ?

Politiques et lois de promotion de l’accès à l’internet au Togo

Les politiques et programmes du secteur de l’économie numérique pour la période 2018-2022, se proposent d’assurer une couverture du territoire et la desserte locale en haut débit sur l’ensemble du pays. L’objectif est, d’ici 2022, que plus de 90 % de la population et plus de 95 % des entreprises aient accès à l’Internet haut débit, qu’il s’agisse de réseaux mobiles 3G ou 4G, ou de réseaux fixes radio à haut débit ou encore de fibre optique dans les plus grandes villes. Ces programmes en cours d’exécution, se traduisent par la mise en place des projets Wifi public, avec l’installation de hotspots wifi dans les lieux publics ainsi que l’introduction de la 4G et d’autres initiatives en relation avec les travaux d’extension de la fibre sur la période 2018-2022.

Sur le plan juridique, une loi sur les transactions électroniques a été adoptée en 2017 et dont le décret d’application a été promulgué en 2018. Le Conseil des ministres a également promulgué, en avril 2018, un décret relatif au service universel des communications électroniques intégrant notamment l’accès à l’Internet à un débit minimal sur toute l’étendue du territoire national. Une loi sur la cybersécurité ainsi qu’une autre relative à la protection des données à caractère personnel sont votées.

En ce qui concerne l’affectation budgétaire pour l’accès à Internet dans les bibliothèques publiques, les écoles et les centres communautaires ainsi que les dispositions pour l’utilisation du spectre par des fournisseurs gérés par la collectivité ou d’autres types de fournisseurs de services Internet, nous ne saurons les affirmer, mais nous pouvons remarquer depuis 2014 que certains wifi publics ont été mis en place dans la capitale et à Atakpamé à 100 f et 50 FCFA selon les endroits. Un autre travail plus fouillé sera fait ultérieurement afin de donner plus d’éclaircissement sur ces aspects du sujet. Les autorités togolaises ont également mis à disposition des étudiants des Universités publiques un wifi public gratuit à compter de janvier 2013.

L’intégration du genre aux politiques ou programmes de promotion de l’accès à internet

Le Togo a beau disposé de bonnes politiques et programmes sur le numérique, ces derniers ne laissent transparaitre nulle part, une prise en compte des questions du genre. Des échanges avec certains membres des organisations de la société civile ont permis de comprendre autrement. Pour la plupart, les questions liées au domaine du numérique viennent de pénétrer nos pays et donc doivent mettre encore plus de temps pour être maitrisées. Le reste dépendra des volontés politiques, d’engagement des décideurs au niveau local pour faire avancer les choses.

Les procédures d’octroi de licence de télécommunication existent bel et bien au Togo mais ne tiennent pas aussi compte du genre. La présence de Moov-Togo et de certains fournisseurs d’accès à internet tels que : la société Téolis SA, le Groupe Vivendi Africa Togo, CAFE Informatique est la preuve de l’existence de cette politique d’octroi de licence au Togo.

En matière des offres d’octroi de licence, le Togo a toujours privilégié la voie de presse publique, d’affichage et de publication sur les réseaux sociaux accessibles à tous.

Les organismes de réglementation n’ont aucune politique visant la promotion des critères d’octroi de licences qui privilégient les entreprises appartenant à des femmes ou gérées par des femmes.

 

Le Togo, à l’instar de bon nombre de pays, ne fait pas exception dans la globalisation et la référence aux cadres internationaux dans la définition de ses politiques.

Les associations de défense des droits de l’homme, les associations des consommateurs, les fournisseurs d’accès internet, la presse, les opérateurs de télécommunication, les organisations de la société civile, les regroupements de défense des droits de la femme, les communautés de techniciens, les structures de promotion de la gouvernance de l’internet, les startups et toute structure œuvrant dans le domaine doivent continuer par travailler ensemble pour aider les décideurs à faire mieux. Ces mêmes acteurs se doivent de collaborer pour être plus regardants sur les conditions et la mise en application des lois dont dispose le pays. Il serait également de notre devoir dans une prochaine rédaction, d’indexer ceux qui peuvent parler de la gouvernance de l’internet, en clair, les acteurs intervenants dans la gouvernance de l’internet.

SEMONDJI Kokou

Secrétaire Exécutif ISOC-TOGO